La Volkswagen Golf 2 GTI aura pu être un échec commercial. Initialement commercialisée en version 8 soupapes, cette deuxième génération était jugée bien trop timide et dénuée de son ADN sportif. Il aura fallu attendre un an plus tard pour que les ingénieurs Volkswagen délivre une GTI digne de ce nom, dotée de 8 soupapes supplémentaires et quelques réglages plus rigoureux : la 16S (16V) !
Pour les amateurs de la Golf 1 GTi Oettinger, sortie 4 ans plus tôt, cette deuxième génération en variante 16S arriva comme le messie. Avec une voiture plus ferme, plus rageuse et sans autant de compris que la 8S, ses propriétaires avaient enfin de quoi faire de la concurrence aux Peugeot 205 GTI, Ritmo Abarth 130TC, Ford XR3i (etc.) sur la route.
Moteur (Type KR)
Un an à peine après la commercialisation de la version 8S, développant 112 chevaux et 155 Nm de couple, le moteur de la Golf 2 GTI 8S laissa les acquéreurs sur leur faim. C’est alors que Volkswagen eu une illumination : prendre en compte tous les retours clients pour créer une » V2″ de leur sportive, la version 16S.
Le moteur reste le même que la version 8S mais la culasse a complètement été revue puisque elle héberge maintenant 8 soupapes supplémentaires. Elle emprunte d’ailleurs celle de la Scirocco II GTX 16S (16V) de l’époque. Côté injection, Volkswagen reste sur le même système mécanique Bosch K-Jetronic de la 8S. Quoiqu’il en soit, cet ajustement à lui seul change totalement le comportement de la sportive. Le moteur est beaucoup plus rageur et développe maintenant 139 chevaux et 168 Nm de couple.
Mais là où toute la puissance du moteur de la 8S était disponible à partir de 5400tr/min, il faut monter maintenant à 6100tr /min pour aller chercher les 139 étalons de la 16S. Résultat, la Golf 2 GTI ne demande qu’a être brusquée et vous suppliera de faire tomber un rapport avant chaque phase d’accélération. Ça semble compliqué et pourtant, c’est ce qui vous multipliera par deux votre plaisir de conduite sur les arrières chemins de votre campagne. Si la 8S offrait la possibilité de faire de la ville au quotidien, le comportement sanguin de la 16S vous lassera rapidement de cet usage. N’oubliez pas que si vous avez acheté une Golf 2 GTI, ce n’est pas pour lambiner en centre-ville tous les jours, mais pour redécouvrir le plaisir de conduite le weekend.
Au volant d’une Golf 2 GTI 16S
Nous avons caressé le sujet en parlant de son moteur ci-dessus. Souvent moquée par les propriétaires de 205 GTI pour s’être embourgeoisée lors de sa sortie en 1984, la Golf 2 GTI 16S remis les pendules à l’heure dès 1985. Grâce à 27 ch, 13 Nm de couple, un meilleur choix d’amortisseurs, des trains roulants rigoureux et des réglages plus pointus, cette deuxième version de la sportive allemande était devenue une adversaire de taille pour toutes françaises et italiennes la défiant.
Sur la route, si vous souhaitez l’exploiter au maximum, il faudra vous donner la peine de rétrograder généreusement, et souvent. C’est là le monde des vraies sportives à 16 soupapes. Il va falloir vous muscler le bras droit, mais à force cette pratique rentrera dans vos habitudes, à mesure que vos sorties dominicales se succéderont.
Mais un moteur rageur ne signifie pas une voiture qui tangue dans tous les sens. La Volkswagen Golf 2 GTI 16S reste très sûre et équilibrée dans son comportement. Si on veut lui trouver absolument un défaut, pour un tantinet objectif, alors il faut mentionner son freinage. Avec cette cavalerie supplémentaire, la 16S ne souffrirait pas d »un freinage plus mordant et efficace sur certaines portions de route.
Look
La Golf 2 GTI est d’avantage une évolution mécanique qu’esthétique. Cette deuxième génération de sportive se contente de conserver ses lignes tout en améliorant un peu son aérodynamisme. Son Cx tombe de 0,41 à 0,34. Pour plus d’habitabilité à bord, l’allemande prend quelques kilos en plus et voit ses hanches s’élargir un peu.
Par rapport à la 8S, on remarque l’arrivée de nouvelles jantes en alliage de 14 pouces de série, ou de superbes BBS en 15 pouces en option. S’en suit une lame « aérodynamique » sous le pare-choc avant, percée de deux écopes destinées à mieux ventiler les disques de freins. Nous Français n’auront pas la chance d’avoir le logo « 16v » collé sous le sigle GTI puisque nous nous exprimions en soupapes, d’ou son nom français de « 16S ». La voiture est légèrement plus basse (-1 cm) en raison de sa nouvelle suspension. Sinon, on retrouve la même calandre avant avec son contour rouge, les mêmes élargisseurs d’ailes ou encore le même spoiler arrière.
A l’intérieur, on retrouve un compteur de vitesse gradué jusqu’à 260 km/h (au lieu de 220 sur la 8S). Le pommeau de vitesse, le tableau de bord austère, les sièges semi-baquets (disponible en cuir en option) ou encore son (trop) gros volant restent identiques.
Bilan
Volkswagen a très bien rattrapé le coup avec la Golf 2 GTI 16S. Le constructeur de Wolfsbourg a fait quelque chose devenu très rare de nos jours : écouter les critiques. La sportive allemande est tout aussi performante que ses rivales, et offre une belle alternative si vous vous êtes lassés des petites françaises ou italiennes. Elle est certes plus lourde que ces dernières, mais reste sous la barre de la tonne avec 990 kg sur la balance, offrant un rapport poids/puissance très performant pour l’époque.
Mais comme toutes anciennes, sa côte a explosé depuis son passage en « collection » en 2015. Là où vous pouviez trouver une 16S en bon état entre 3000 et 5000 € il y a pas moins de 5 ans, comptez entre 8000 et 10000 € désormais, en fonction de son état et de son kilométrage.
Notez que la Golf 2 GTI a beaucoup évolué jusqu’à « sa mort ». Un restylage en juillet 1987 lui offre une nouvelle calandre à 4 barres, des rétroviseurs déplacés vers l’avant de la portière, la suppression du déflecteur des vitres avant, de nouvelles baguettes latérales plus larges, un sigle VW au milieu de la jupe arrière, de nouveaux habillages de sellerie ou encore des commodos redessinés. S’en suivront des séries spéciales comme la GTI 16S Match en 1988, limitée à 1200 exemplaires, et livrée avec son lot de nouveautés esthétiques. Sans oublier la GTI 16S Edition One en 1990.
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