Installer un gros moteur dans un petit gabarit, c’est le concept même du segment des GTI. Or, au début des années 90, avec des voitures de plus en plus lourdes qui s’embourgeoisent, le 4 cylindres ne semble plus suffire. Après des tentatives (peu convaincantes) de suralimentation par la biais des Polo G40 et Golf 60, Volkswagen opte pour un 6 cylindres en V, qui s’avérera le choix gagnant pour son avenir. La Golf VR6 est née.
En 1991, à sa sortie, il est difficile de vendre aux automobilistes européens une compacte dotée de 6 cylindres et de la consommation généreuse qui va avec. Pourtant, si BMW y arrive avec la nouvelle Série 3 E36 325i qui sort la même année, pourquoi pas Volkswagen ? Grâce à un succès sur d’autres marchés (Allemagne, Angleterre, Etats-Unis…) que celui de la France, la firme allemande y verra la confirmation qu’il lui manquait pour démocratiser ce moteur dans plusieurs autres modèles de sa gamme.
Esthétiquement, on pourrait presque parler d’une sleeper. On adore ! Mise à part son emblème VR6 sur la calandre avant et sur le hayon arrière, elle se contente d’enfiler la tenue de la Golf 3 GTI, le tout chaussé en jantes BBS pour certaines séries spéciales.
Moteur
Plus qu’un 6 cylindres caché sous un capot, le bloc VR6 c’est 10 ans de recherche chez Volkswagen. Un moteur ultra fermé de 15°, reprenant une idée testée chez Lancia dans les années 50 avec un moteur en V de 13°. Résultat, on retrouve un moteur guère aussi large qu’un 4 cylindres, et surtout qui rentre dans la Golf. Ce dernier sera repris dans de nombreux autres modèles de la marque comme la Corrado VR6 un an plus tard, et connaîtra de nombreuses évolutions par la suite lui permettant de se glisser dans la baie moteur d’autres sportives du groupe VAG telles que l’Audi TT V6 et A3 V6 3.2, la Volkswagen Golf R32, Golf 4 V6 et Passat R36, ou encore la Seat Leon Cupra 4.
Résultat, le 6 cylindres développe 174 chevaux et 230 Nm de couple. Bien qu’il ne sorte que « peu » de poneys comparé à sa cylindrée de 2792 cm3, vous profitez néanmoins d’une grande souplesse moteur et d’une belle sonorité à chaque montée en régime. Le 0 à 100 km/h est abattu en 7,0 secondes. Couplée à une boîte de vitesse manuelle à 5 rapports bien étagée, les reprises sont canons. Seul bémol, ses 1200 kg retiennent un peu les performances de la Golf VR6, ainsi que sa consommation, la faute à une voiture qui s’embourgeoise un peu.
Fiche technique synthétique de la Volkswagen Golf VR6
- Moteur : 6 cylindres en V à 15°, 12 soupapes
- Alimentation : Gestion Bosch Motronic 2.7, injection multipoint
- Transmission : traction (avant)
- Puissance : 174 ch à 5800 tr/mn
- Couple : 230 Nm de couple à 4200 tr/mn
- 0 à 100 km/h : 7,0 secondes
- Boîte de vitesses : 5 rapports (manuelle)
- Poids : 1213 kg
- Vmax : 225 km/h
Au volant de la Volkswagen Golf VR6
Dès les premiers coups de volant, vous remarquez immédiatement que le train avant de la Golf VR6 gère bien la motricité du 6 cylindres. La suspension abaissée de 10 mm à l’avant et 20 mm à l’arrière, la barre stabilisatrice, les pneumatiques 205/50 R15, le différentiel autobloquant EDS à contrôle électronique ou encore la direction assistée plus ferme contribuent à ce comportement routier de qualité. Son système de freinage, issu de la grande Passat, fait le job.
Le résultat est surprenant et offre un caractère sportif à la VR6, dans « le plus grand » des conforts. Bien entendu, sur circuit ou en usage très poussée sur route sinueuse, vous verrez rapidement que ce confort n’est pas au service de ses performances. Ses réactions sont neutres, sa suspension (certes abaissée, mais) souple ne vous protège pas assez de la prise de roulis et les freinages puissants ne sont pas appréciés de l’ABS qui vient constamment mettre son grain de sel.
A vrai dire, entre sportive et compacte confortable, il faut choisir, et Volkswagen a opté pour les deux puisque rares seront les propriétaires qui s’en serviront de track toy. L’idée n’était pas d’en faire une plateforme parfaite pour la compétition, mais plutôt une daily nerveuse. L’objectif est atteint.
Bilan
La Golf 3 GTI est une erreur dans l’histoire de Volkswagen, et la Golf VR6 vient sauver l’héritage laissé par la Golf 2 GTI 16S. Considérée comme la compacte la plus aboutie de la gamme, elle offre de bonnes performances en offrant un confort certain. L’équipement de série est généreux et cette VR6 constitue un pont parfait entre une sportive trop extrême et un paquebot familiale. La daily nerveuse dont tous les papas et mamans pressé(e)s de l’époque avaient besoin.
C’est le meilleure des deux mondes, mais non sans défauts. Son sportivité se paye par une consommation importante (12L/100) et son confort bride un peu le potentiel du châssis/moteur. Q’importe, le résultat est là !
Acheter une Volkswagen Golf VR6
Côté occasion, il faudra naviguer entre les versions tuning, les merguez rincées et les exemplaires bien entretenus (en minorité). Comptez entre 5000 et 7000 euros pour un modèle en bon état et sous la barre des 200 000 km (rappelons que c’est un 6 cylindres). Sinon, pour les plus aventuriers d’entre-vous, des Golf VR6 sans historiques, en état moyen et avec plus de 200 000 km sont accessibles dès 2500 euros. A vos risques et périls…
Posssseur de ce modèle, les 12l sont exagéré. En conso générale, sur les 3000 derniers kms je suis à 10,1l. Et je ne roule pas toujours comme un papy!